L’exposition est née d’une idée de Marwan Hoss, le poète francophone et éminent expert en art. Son regard donne une dimension nouvelle à l’œuvre de Tony Hage et donne à voir ses photos d’un autre œil.
Les photos exposées varient entre des panoramas de nature, des clichés de scènes de vie ainsi que des photos prises lors de grands événements entre Paris et Beyrouth. Toutes différentes, ses productions captent le regard. La vue plongeante d’un building dévasté rappelle l’atmosphère de la guerre. Le regard de Sophia Loren pris à la sauvette, ou la nonchalance élégante d’un Yves Saint-Laurent et d’une Catherine Deneuve fumant une cigarette, cristallisent une époque.
Son œil sublime les paysages du Liban, perçoit leur essence. Ainsi, dans la photo de la steppe du Hermel, l’effet de la terre, aride et immuable, contrastant avec un ciel d’azur presque liquide noyant l’horizon, est saisissant. Hage repère des détails qui l’intéressent au gré de ses errances urbaines, faisant ressortir par exemple la forme d’un cœur dans le fer forgé d’une balustrade à Beyrouth.
Beyrouth, c’est là que l’artiste est né en 1961. Il arrive à Paris à l’âge de 17 ans pour suivre des études de cinéma et de photo. Dans les années 80 il fait plusieurs reportages sur la Jordanie et l’Egypte et couvre les festivals de cinéma.
À Paris il publie un livre tiré de son travail au long court consacré à la communauté libanaise en France. Il travaille aussi dans le milieu de la mode, et ses photos sont apparues dans des journaux et magazines internationaux dont The Times, The Independent, Paris Match, L’Express, Le Point, Marianne, Le Figaro Magazine, Le Parisien, Gala, Voici…
Il ajoute sa touche personnelle à la vie culturelle, sociale et politique parisienne avec une large collection de photographies sur ce milieu. Il avait déjà exposé en février 2016 à la Maison européenne de la Photographie une sélection de 25 photographies de grandes figures de la mode et du cinéma des années 1980. L’expo s’intitulait « Pris sur le vif » en référence à ce temps révolu où la photographie de presse parvenait à « s’immiscer » dans le cercle des icônes et à capturer, sur le vif, des moments d’intimité.
Tony Hage a fait plusieurs portraits de stars telles que Catherine Deneuve, Youssef Chahine, Marcello Mastroianni, John Huston, Costa Gavras, Ursula Andress, Juliette Binoche, Dizzy Gillespi.
Son objectif passe des stars du showbiz aux puces de Saint-Ouen où il aime flâner. Sa photo de l’amas de vieux habits de militaires américains, en noir et blanc, est intemporelle et, si ce n’était la mention de Paris et du musette sur un carton, ce serait impossible à localiser ; après tout, les photos d’uniformes militaires en noir et blanc ne renvoient-elles pas aussi à l’iconographie du Beyrouth en guerre des années 70 et 80 ?
En 2011 il fut l’un des fondateurs du festival Photomed à Sanary-sur-Mer, qui promeut la photographie méditerranéenne, et il est co-fondateur de l’agence de photographie Toromoro.
Galerie Nast :
Exposition du jeudi 11 au mardi 16 mai 2017
ouvert tous les jours de 14h à 19h
10 rue d’Alger 75001 Paris